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FAIRE SA DEMANDE EN MARIAGE AUTREFOIS |
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Autrefois, c’était
rarement les jeunes gens qui se demandaient mutuellement en mariage. Affaire
sérieuse, arrangée entre les familles, les demandes se faisaient entre les
parents, parfois par le truchement d’un entremetteur. |
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Deviner avant de
demander |
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En général, on ne fait
sa demande que si l’on pense qu’elle a des chances d’être agréée. Pas
question de perdre la face. D’ailleurs, on aborde
rarement la question de but en blanc : on rend ce qu’on pourrait appeler
apparemment une “ visite de courtoisie ” et ce sont des petits gestes des
hôtes, des attentions diverses selon les régions, qui vont faire deviner si
la réponse peut être favorable. Si l’on s’oriente vers un non, la demande en
mariage n’est alors même pas formulée : la visite s’achève, on se salue et
l’on se quitte bons amis puisque personne n’a reçu officiellement l’affront
d’un refus ! |
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Des gestes pour dire
non |
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Pour dire non dans le
Dauphiné, le Berry, la Bourgogne ou la Bretagne par exemple, on enlève les
tisons du foyer ou bien on tourne vers le
visiteur leur bout éteint. Dans le Berry ou en Gascogne, si la jeune fille et
sa mère offrent des noix, c’est qu’elles
signifient leur refus. Proposer une omelette ou des oeufs durs dans le Berry
a le même sens, comme en Bretagne la proposition d’une bouillie grumeleuse... |
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Des gestes pour dire
oui |
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Le même genre de
petits gestes permet d’assurer au visiteur que sa demande sera favorablement
reçue et qu’il peut donc la dire. En Auvergne par exemple, si la jeune fille
ou sa mère se mettent à battre une omelette et à en proposer, on sait que la
demande va être acceptée. Dans le Berry, il est de bon augure que la jeune
fille glisse une pomme à cuire sous la cendre. Si la future belle-mère
demande qu’on l’aide à tenir la poêle lors de la préparation du repas, c’est
également bon signe. Dans le Dauphiné, le Berry, la Bourgogne ou la Bretagne,
attiser le foyer ou écarter les tisons équivaut acceptation. Des crêpes ou du
beurre salé servis à l’invité en Bretagne ont le même sens favorable. |
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Les accordailles
officielles |
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Dès qu’on est
d’accord, les familles abordent les questions de date, d’invités, de dot, de
trousseau, de contrat… Huit mariages sur dix
autrefois faisaient l’objet d’un contrat de mariage contre deux sur dix
aujourd’hui. Peu romantique mais
indispensable dans une société où l’on manquait souvent de l’essentiel. On y
détaillait par le menu les apports de chacun, les dates de paiement de la dot
si elle était en numéraire (car l’argent était bien rare dans les campagnes),
la répartition des biens à venir entre les enfants et le conjoint survivant
en cas de décès, jusqu’à l’hébergement par les jeunes gens “ à pot et à feu ”
de leurs parents ou beaux-parents dans leur grand âge. En revanche, les
promis sont désormais surveillés bien davantage : l’interdiction de dormir
sous le même toit avant le mariage était appliquée partout avec vigueur ! |
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Les mariages arrangés |
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“Une entrevue a lieu
dans un cabaret du bourg voisin, raconte un Breton vers 1830. Le jeune homme
et la jeune fille y assistent, mais ce
sont les pères seuls qui décident. Après avoir préalablement bu quelques
rasades, on s’occupe de l’objet de la réunion,
et comme le mariage est devenu un simple marché, il ne faut pour le décider
guère plus de paroles que pour la vente d’un cheval ou l’achat d’une paire de
boeufs. Quand les chefs des deux familles se sont frappés la main, la séance
est levée ; les deux accordés qui peut-être ne s’étaient jamais vus et ne se
sont pas dit quatre mots pendant la discussion qui vient de décider de leur
sort, suivent leurs parents à la mairie et à la sacristie, afin d’y arrêter
les fiançailles…” Des mariages arrangés,
il y en eut jusqu’à l’Entre-Deux-Guerres. Parfois négociés moins brutalement
que celui-ci : les deux familles qui
s’étaient mises d’accord forçaient à l’alliance par des allusions, des
sous-entendus, des compliments forcés, de fausses
rumeurs… et finissaient par unir deux jeunes gens qui n’avaient pas
spécialement d’inclination l’un pour l’autre. Cela restait rare,
contrairement à ce qui se pratiquait dans la noblesse, car la jeunesse des
campagnes avait des occasions de rencontres et pouvait tenter d’infléchir les
parents dans le sens que leur dictait leur coeur. |
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Mariages en Beauce |
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En Beauce, en mariage
l’intérêt l’emportait le plus souvent sur l’amour, ce qui n’était pas
toujours le mieux pour le bonheur du ménage. La « fortune »
des familles était le moteur des
rapprochements. Le regroupement des terres permettait de constituer des
exploitations agricoles plus importantes. Le curé servait souvent
d’entremetteur. Il veillait à l’équivalence de fortune et métier mais aussi
il favorisait le rapprochement des bons chrétiens. |
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Aujourd’hui |
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Aujourd’hui, la
société a profondément changé. Les jeunes gens, très indépendants,
s’affirment mutuellement leur amour, souvent bien
avant que les parents ne l’apprennent. Et la demande en mariage, si elle a
lieu, se chuchote directement entre les
amoureux… |
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Texte
: Marie-Odile Mergnac et personnel |
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Recueilli
en partie dans le souaton N°91 du cercle de généalogie du Perche Gouet |
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